Je ne suis pas habitué pour celles et ceux qui me connaissent à casser les initiatives économiques. Loin s’en faut, je laisse la chance au produit. J’ajoute que j’apprécie particulièrement le travail qui peut être mené pour favoriser l’essor économique, par différents acteurs surtout dans ma ville d’adoption, Arras. Et j’essaye tant bien que mal de m’y investir également dans différentes associations que je ne nommerais pas dans ce billet.
Je ne vais pas non plus dans cet article déroger à la règle, juste soumettre un point de vue.
Récemment donc, je suis tombé sur un post Facebook (l’une des principales sources d’information du monde moderne) reprenant un article de La Voix du Nord : Le lancement de www.jacheteenartois.com/ Curieux, je me suis enquis d’aller voir le concept. Il semble que le but soit de dépasser l’annuaire local pour permettre la vente en ligne.
De la visibilité pour les commerçants, de la vente, un annuaire pour J’achète en Artois ?
En matière de Web, il existe de nombreux modèles économiques qui ont tous leurs attraits et surtout leurs espoirs en termes de retombées. Un E-commerçant a, pour simplifier, le choix entre deux solutions : soit vendre au travers d’un (des) sites Internet qu’il gère lui-même ou avec ses équipes, soit passer par les market Place, une autre stratégie de vente également efficace ; on oublie dans ce second cas « sa marque ». Une combinaison est possible à un certain point.
La visibilité, elle, c’est un aspect particulièrement délicat à monter, souvent corollaire d’ailleurs d’un bon positionnement des pages en matière de référencement. C’est par exemple les rich snippet avec des étoiles que l’on nomme évaluation et qui surgissent dans les SERPs (résultats de recherche) de Google (un deuxième lien peut récupérer jusqu’à 72% de CTR), c’est aussi ce Knowledge graph sur lequel on s’échine à travailler la richesse, Google My Business (pour les résultats locaux), etc. etc.
On peut travailler aussi sa visibilité sur les réseaux sociaux, c’est même vivement conseillé 😉 Tellement à dire sur le sujet…
Un annuaire, lui, a plutôt pour fonction de positionner une page ; donner du jus et dans certains cas un peu plus. En soi c’est très intéressant sauf que de nombreuses solutions existent déjà sur le marché (y compris en réf local) vous permettant de créer un lien vers votre site Internet (gratuit,payant, avec ou sans retour, etc.)
De nombreux commerçants y ont déjà recours, et ils ont raison ! Ils ont raison car ces annuaires sont pour la plupart assez bien catégorisés. C’est là où je tique avec le site J’achète en Artois. Mais peut-être que je reste vieux jeu avec mon référentiel « demozien ».
La vente sur Internet quant à elle, dépend de nombreux facteurs. L’un des premiers, c’est la différenciation (vous me direz, c’est la même chose pour toute activité). Un autre critère, pas des moindre, c’est une catégorisation sémantique des produits.
Hum, sur le sujet, il y a tellement à dire… Ce n’est pas qu’un volet purement « référencement ». C’est un point qui touche à l’expérience utilisateur, à la réponse à ses besoins également. Je dois dire qu’en l’état, mais je sais qu’un travail reste à opérer selon l’article de La Voix du Nord, il y a selon moi quelques ajustements nécessaires :
Disons simplement qu’il s’agit de repenser l’arborescence du site pour commencer (sans parler de son maillage).
Rayon vente sur Internet, c’est spécial, particulièrement coûteux, nécessitant plus qu’une formation sur « comment mettre à jour sa fiche produit« . Nul doute que l’analyse des besoins se fait intuitu personae. Je serais curieux de connaître les budgets prévus pour des sujets comme le remarketing ou le display chez Google.
Oui, le E-commerce implique de payer des annonces sponsorisées, de les bugeter, d’analyser le ROI.
A-ton également la possibilité de travailler et de vérifier ses stats pour des campagnes Facebook, Twitter, etc. ? Dans l’état actuel des choses, c’est une mission difficilement réalisable pour le site par ailleurs plutôt bien forgé sous Drupal ; un bon point pour espérer des évolutions : je m’arrête donc là sur les autres remarques.
La force d’Amazon réside dans sa visibilité, son positionnement et surtout sur sa popularité
Plusieurs points que je souhaite soulever puisque le référencement du site est à faire.
Je précise également que si l’on ne sollicite pas le feedback des intéressés en matière de référencement naturel, on commet souvent une grossière erreur : Le SEO, c’est un travail d’équipe, j’en ai déjà parlé à maintes reprises.
Il implique tous les acteurs, l’entreprise, le/les prestataires. Passons.
Pour mettre en place une market place (encore une), il faut trouver un positionnement. J’achète en Artois tente le coup du local. Pourquoi pas dirons-nous?
Pourquoi pas non plus faciliter le référencement local des commerçants ajouterait-on ? C’est effectivement un souhait appréciable puisque la visibilité sur Google (l’autre principale source d’information du monde moderne) est tout simplement cruciale. Seulement, voilà, ça fait deux objectifs en un (peut-être en ai-je oublié)…
La tâche s’annonce rude puisque le principe d’une market place est de ne pas mettre en avant les marques. Au final, on ne comprend pas trop l’objectif : s’agit-t-il de trouver de la visibilité, du positionnement, vendre ? La mise en avant du magasin ? Tout en un ?Ambitieux…
Les acheteurs sur Amazon ou de E-bay se moquent royalement du vendeur, ils regardent les évaluations comme vu au-dessus. Ce qui les intéressent, c’est le produit et la confiance dans le site sur lequel ils se trouvent (c’est populaire, c’est du trust).
Je vous arrête tout de suite, je ne suis pas « pro-Amazon », je constate juste ; Un point important avant de lancer un projet.
De nombreux sites ne marchent pas parce qu’ils pensent en termes d’offres. Alors qu’il faut penser Demande et là dessus je connais de nombreux webmarketeurs qui vont dans ce sens (en fait, tous). Répondre au besoin, c’est travailler le produit, les landing pages, faciliter l’achat et la compréhension de l’arrivée de l’internaute en quelques secondes.
Je cherche un fleuriste, je ne cherche pas le concessionnaire ni même la boulangerie…
De même :
Si j’ai trouvé ma baguette, c’est pas la peine d’essayer de me refourguer une batterie…
Et puis, vous voyez le rapport en termes de cohérence sémantique ?
C’est également reprendre le système des commentaires et évaluations comme un plus haut qui rassurent et assurent dans de nombreux cas la vente. C’est trouver un très bon positionnement dans les moteurs de recherche…Pardon de revenir sur les questions de trafic et de référencement, simplement c’est un sujet sur lequel investissement implique retour sur investissement.
Je critique mais je reste positif pour J’achète en Artois
Pas de doute, c’est un projet naissant, pas possible par exemple de se connecter comme commerçant (oops etc. etc.). Par contre j’ai un big lien dans le <header> (un truc à oublier en réf ça au fait) vers le site du prestataire.
L’investissement de 10000 € n’est pas très important (!?).
Il doit couvrir beaucoup d’objectifs, c’est un projet très chronophage et nulle hésitation dans ce cas, il s’agit d’un prix assez bas. Voir sur le sujet mon article consacré à la manière de choisir un prestataire pour le web et traitant des anneaux borroméens.
Ce qui me semble important, c’est que la réflexion se porte avant tout sur les produits plutôt que sur les commerces (avec pour finalité les commerces).
On commet toujours l’erreur de penser que le client achète pour l’entreprise, il achète avant tout un produit qui répond à ses besoins. La notoriété, c’est autre chose… et on peut entièrement confiance aux commerçants d’Arras pour savoir la mettre en œuvre eux-mêmes.
Je me me garderais de donner des leçons en matière de référencement ou de modèle économique (sauf à mes étudiants) ; je pense que cela a été réalisé par des professionnels. Là il y a modèle économique 😉 …pour le prestataire, bien joué !
Simplement, je ne comprends pas en l’état les tenants du site, ses objectifs me semblent un peu flous 😳 mais ils sont en partie tirés de l’article de journal, vu que sur le site c’est encore moins clair.
Le trafic annoncé me paraît un peu élevé, peut-être intègre-t il des vues de production… L’Alexa Rank ne réagit pas trop (à prendre avec des pincettes bien sûr) mais j’ai eu les mêmes petits soucis avec Hainaut. Je ne les fais pas tous on est d’accord ? Bailleul, c’est pas mal, alors pourquoi pas à Arras ? Vraiment dommage que le modèle soit dupliqué sur toutes les villes de la même manière.
Bon ok, peut-être l’un de mes plus gros billets d’humeur 🙂 Je précise que mon post n’a pour seule intention que de faire réagir, je ne vise personne. Le Web, ça ne se décide pas arbitrairement et je n’hésite pas à dire à mes clients (au risque d’être dans l’erreur) que je crains des imperfections dans leur modèle ; nul n’est omniscient et on peut toujours se tromper. Et franchement, je souhaite me planter complètement. Je souhaite surtout toute la réussite aux commerçants d’Arras !
Globalement, on peut imaginer que Amazon finira par manger tous les sites E-commerces d’ici 10 ans donc le risque de se lancer est important.
Merci Pascal pour cette remarque. On sait effectivement que le E-commerce est un enjeu important pour l’ensemble des géants Google, Amazon, Facebook Apple et Microsoft (GAFAM). Je ne sais pas ce qu’il y aura dans 10 ans mais il est clair qu’il vaut mieux se lancer sur des sujets assez précis ou de niche dans le E-commerce : Pour des raisons de coût et de commercialisation en particulier.
Cela dit, il est toujours d’actualité d’avoir un complément d’activité sur le web pour un commerce en dur. Il y a quelques beaux exemples de réussite 🙂
Une fausse bonne idée !
D’abord c’est comme le Canada dry : ça ressemble à du e-commerce mais ce n’est pas du e-commerce.
Cela ressemble plutôt à un annuaire bizarre, mais cela ne vaut pas les « Pages Jaunes » et surtout, comme tu le précises, « Google My Business ». Doit-on expliquer la différence d’autorité entre ces supports ?
Amis commerçants, utilisez plutôt votre temps et/ou votre argent pour votre propre site web, on vous trouveras sur Google (couplé avec My Business).
Publiez vos offres et communiquez avec votre communauté de clients là où 20 millions de personnes se connectent chaque jour : sur Facebook 😉
Enfin pour ceux qui veulent faire carrière dans l’e-commerce, préparez-vous très très bien, 75% des e-commerçants se cassent les dents :-/
Hello Steph, entièrement d’accord
Une fausse bonne idée qui aurait eu le mérite d’être débattue avant de faire quoi que ce soit. Faut-il rappeler que de l’argent public a été investi dans ce projet ? Projet qui à mon sens prouve une méconnaissance du Web.
« Bizarre » parce que tout simplement sans véritable modèle. Et comme rappelé dans l’article, un annuaire, ce n’est pas ça non plus.
Inutile parce que comme tu le rappelles justement, l’autorité des Pages Jaunes ou de My Business est tellement supérieure. Mais plus loin, un avis sur Yelp me va aussi nettement mieux 😉
Enfin, tu as raison de rappeler que 75% des boutiques en ligne se cassent les dents ; inutile dès lors de leur donner de fausses pistes.